En réaction à l’émission « enquête exclusive », diffusée sur M6 le dimanche 10 mai 2009, je tenais à faire une petite mise au point quant à la pratique du Reiki. En effet , cette émission fait le procès, entre autre, du Reiki, dénonçant cette pratique comme « risquée », assimilée à une pratique sectaire et les maîtres Reiki comme « dangereux ».
Où est le danger ?
Selon ce reportage télévisé, le danger se situerait dans une pratique illégale de la médecine, l’aspect non scientifique de la méthode, un abus de pouvoir sur les personnes malades, assimilé aux pratiques sectaires.
Le débat sur la pratique illégale de la médecine n’est pas récent, mais s’il est vrai que certains praticiens de Reiki vont loin dans leurs propos, en vantant les mérites du Reiki, il n’en va pas de même pour tous les praticiens. Et les plus proches de la déontologie Reiki qui recommande l’humilité, le respect et la non-interférence du thérapeute, cherchent non pas à imposer une méthode au détriment d’une autre mais à apporter une aide sinon complémentaire tout au moins supplémentaire.
Pour ma part, tant lors d’une séance que lors des sessions de formation, je prends toujours la précaution de dire et redire que le Reiki ne guérit pas, il aide, que même si cette méthode peut apporter du bien-être, elle ne dispense nullement de consulter médecins et spécialistes. Dans l’exercice de ma profession, je place le respect dans le respect de la pratique des médecins et autres praticiens, la non-interférence à la fois dans les choix du patient, dans sa relation aux personnes de santé et les traitements qui ont été mis en place, et enfin l’humilité dans le fait de reconnaitre les limites à la fois de la pratique et aussi de soi, en tant que thérapeute.
Quant à l’argument d’absence de preuve scientifique, que vaut-il face à l’indéniable sensation de bien-être ressentie par la plupart des gens à l’issue d’une séance Reiki ? Il est vrai que jusqu’alors il n’est pas encore d’instrument de mesure scientifiquement reconnu qui permette de repérer et quantifier l’énergie, mais avant le microscope les bactéries n’existaient-elles pas ? Ayant une formation universitaire en psychologie, j’étais moi-même fort sceptique en entendant parler de cette méthode mais la sensation de mieux-être après une séance je ne pouvais la nier. J’utilise d’ailleurs cette méthode à visée de relaxation et un corps détendu –et là les preuves scientifiques ne manquent plus- est plus à même de tendre à l’homéostasie –retour à un état d’équilibre- qu’un corps stressé.
J’ai aussi pu constater qu’au-delà de l’aspect mieux-être, les personnes formées à la pratique du Reiki se sentaient devenir actives par rapport à leur mal-être et capables de gérer plutôt que subir une partie du stress de leur vie par des séances d’auto-traitement.
En ce qui concerne l’assimilation à une secte, les critères principaux qualifiant une secte étant :
1. d’exclusivité où les adeptes doivent adhérer à un système de croyances présenté comme la vérité absolue
2. d’autorité où les adeptes doivent se soumettre à l’autorité d’une personne (gourou) ou d’une organisation
3. de contrôle du mode de vie des adeptes (ex : leurs relations, activités, alimentation…)
4. d’engagement où les adeptes doivent contribuer financièrement, travailler et militer pour l’organisation
point par point qu’en est-il en ce qui concerne le Reiki ?
1. le Reiki n’est ni une religion ni un système de pensée mais une pratique qui vise un mieux-être ; chacun est libre de croire, penser et dire ce qu’il veut et suivre ses propres convictions
2. Le Reiki n’a pas d’autorité centralisée ; chaque praticien est indépendant.
3. Le style de vie, les relations familiales sont respectées et entièrement laissés à la propre responsabilité de chaque individu
4. En dehors du coût (connu au préalable) des stages de formation (ou d’une séance individuelle) -comparable à toute prestation de service - aucune autre contribution financière ou sous forme de travail, aucun engagement ou propagande ne sont demandés aux personnes.
Je peux comprendre la crainte d’une dérive mais doit-on pour autant décrier et interdire une pratique dans sa totalité en raison de propos abusifs de certains praticiens ?
Par ailleurs, curieusement, ce reportage ne montrait aucun témoignage de personnes qui se plaindraient ou auraient subi les abus de la part de praticiens Reiki. Le fait d’aborder lors d’une même émission trois sujets aussi différents que le Reiki, le chamanisme et le satanisme ne risque-t-il pas de créer un amalgame qui pourrait être inquiétant entre ces pratiques qui n’ont me semble-t-il rien en commun ?
Une telle attitude ne condamne-t-elle pas un pays comme la Suisse –pourtant réputée pour sa rigueur- où la pratique du Reiki fait partie des prises en charge des patients au même titre que la sophrologie, l’ostéopathie… -qui ont en leur temps défrayé la chronique- et qui, encore une fois, ne sont pas des pratiques médicales mais bien des pratiques d’aide. La sophrologie est désormais entrée dans bon nombre de maternité elle ne prétend cependant pas se substituer à l’obstétricien ou la sage-femme, pas plus que les praticiens Reiki dans le respect déontologique, ne peuvent remplacer ni médecin ni personnel médical.
Le risque inverse ne serait-il pas de priver des gens d’une méthode non pas de santé mais de bien être ?
Je pratique le Reiki au quotidien comme on pratique un Yoga et j’invite les gens qui m’entourent à le pratiquer comme tel. Après, le bénéfice que chacun peut en tirer lui appartient, pour bon nombre le yoga est une petite récréation dans leur vie pour quelques-uns il est la voie du salut…En quoi le Reiki serait-il différent ?